Georges Bemberg naît le 30 septembre 1915 à Buenos Aires dans une famille d’industriels d’origine allemande implantée en Argentine depuis 1852. Il grandit entre l’Amérique et l’Europe, imprégné de culture française dont il parle couramment la langue, il affute rapidement ses goûts artistiques au contact des œuvres acquises par sa famille. 

Encouragé par ses oncles, il éprouve à son tour l’envie d’assembler une collection. Il n’est âgé que d’une vingtaine d’années quand il fait sa première acquisition à New York : une gouache de Pissarro. C’est le début d’une collection qu’il ne cessera d’enrichir au fil des ans. Comme toute collection privée, celle-ci se distingue par son éclectisme au meilleur sens du terme, Georges Bemberg n’obéissant qu’à ses choix d’amateur éclairé.

Dès sa jeunesse, Georges Bemberg se passionne aussi pour la musique et la littérature. Pianiste, il envisage un temps d’embrasser une carrière de compositeur sous l’influence de Nadia Boulanger (1887-1979), l’une des premières femmes chefs d’orchestre en France et aux États-Unis, mais se ravise ne pouvant se résoudre à s’adonner exclusivement à cette activité. Il se tourne alors vers l’écriture et obtient un diplôme en littérature comparée anglaise et française à l’université de Harvard (Massachussetts). Il publiera plusieurs œuvres, romans et pièces de théâtre, entre 1943 et 2003 (voir ci-dessous). 

Amateur d'art, il s'intéresse à toutes les formes d’expression artistique. La collection de Georges Bemberg compte de nombreux chefs d’œuvre, de Cranach à Véronèse, des Vénitiens aux Impressionnistes jusqu’à Bonnard avec un ensemble impressionnant d’œuvres de ce peintre. Aux peintures s’ajoutent un groupe important d’émaux du XVIe siècle, des bronzes de la Renaissance et du mobilier du XVIIIe siècle pour ne citer que quelques points forts. 

 

Chez moi, il y avait des Fragonard et des Nattier. Si j'ai acheté des ''vedute'' de Canaletto et de Guardi, c'est en raison de ma passion pour Venise, la ville où je passe tous les étés, depuis quarante ans.

Georges Bemberg

L’inauguration de la Fondation Bemberg dans l’hôtel d’Assézat en 1995 est l’occasion pour Georges Bemberg de voir une grande partie de sa collection rassemblée et présentée au même endroit pour la première fois de sa vie. Il continuera d’enrichir les collections de la Fondation jusqu’à son décès en 2011, à l’âge de 95 ans. Mais son œuvre ne saurait s’arrêter là : Georges Bemberg ayant laissé une grande liberté aux administrateurs qui lui succèderaient pour repenser la présentation de la collection ainsi que son développement. De nouvelles acquisitions ont donc été faites depuis sa disparition permettant à la Fondation de continuer son évolution dans cet esprit de partage qui caractérisait son créateur.

 

Bibliographie sélective

Romans / nouvelles

  • L’innocence américaine ou le mythe d’Abel, Paris, Éditions du Sagittaire, 1948.
  • Fils du pays, suivi de Monsalvo et l’amateur de cartes, Paris, Editions Paul Morihien, 1948.
  • Quatre mains, Paris, Éditions de La Table ronde, 1953.
  • Mal du sud, Toulouse, Patrice Thierry & Champavert, 1994.
  • Après l'oubli: l'anti-journal, 1959-1999, Paris, Éditions des Écrivains, 2003.
  • Ici, là-bas et ailleurs, Paris, Éditions SDE, 2004.
  • Journal Atlantique: 1959-1999, Triel-sur-Seine, Éditions Italiques, 2010.

Pièces de théâtre

  • Someone To Talk to, production Duchess Theatre, Londres, 18-21 juillet 1956.
  • The American Abel and his brother Cain : A Portrait of the Guileless, Innocent American and His Craftier, Intractable Old World Brother, New York, Vantage Press, 1966.
  • Tripletale, three plays by Georges Bemberg : The Promiscuous Umbrella, Wanting, Hands Off, production Wonderhorse Theatre, New-York, 12-14 avril 1979.
  • Knitters in the Sun, production Wonderhorse Theatre et Theatre de Lys à New-York, mars-juin 1980.